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Shushtar
Découvrir Shushtar
Shushtar est une ville antique fortifiée du Khouzestan, province du sud-ouest iranien. Elle se situe à 92 kilomètres de Ahvaz, le centre de la province. Son système hydraulique a été inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO en 2009.
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Système hydraulique historique
Système hydraulique historique de Shushtar
Le système hydraulique historique de Shushtar a été inscrit en tant que chef d’œuvre du génie créateur humain. Il aurait été entrepris dès Darius le Grand, au Vème siècle av. J-C. Il s’agit de deux grands canaux de dérivation des eaux de la rivière Kârun. L’un d’entre eux, le canal Gargar, fournit encore de l’eau à la ville de Shustar par une série de tunnels et fait fonctionner tout un ensemble de moulins. Après une falaise spectaculaire, l’eau tombe en cascades dans le bassin aval, avant d’entrer dans la plaine au sud de la ville, où elle a permis le développement de vergers et de terres agricoles sur une surface de 40 000 ha dénommée Mianaâb (Le paradis). Le bien comprend des lieux remarquables, dont le château Salâsel, centre de contrôle de tout le système hydraulique, la tour Kolâh-Farangi qui mesure le niveau de l’eau, des barrages, ponts, bassins et moulins. Il témoigne du savoir-faire des Elamites et Mésopotamiens, ainsi que de l’expertise plus récente des Nabatéens et de l’influence du génie civil romain. Ce site culturel est classé au patrimoine mondial de l'humanité par l'UNESCO depuis 2009.
Histoire du site
Les premiers systèmes hydrauliques d'irrigation à partir de canaux attestés dans la région remontent à la civilisation des Élamites (région de Chogha Zanbil), notamment au XIIIe siècle av. J.-C. Ils ont probablement été eux-mêmes influencés par les travaux d'irrigation à grande échelle entrepris en Mésopotamie par les Sumériens à partir du IVe millénaire av. J.-C. Darius le Grand, souverain achéménide du début du Ve siècle av. J.-C., fit réparer les systèmes d'irrigation élamites et la création du canal Dâriun lui est attribuée, à l'ouest de l'actuel site de Shushtar. Des vestiges archéologiques proches du canal tendraient à le confirmer. Darius et les souverains achéménides sont par ailleurs connus pour leurs travaux hydrauliques, notamment en Égypte. La construction du grand déversoir de Shâdorvân barre la rivière Kârun et permet son franchissement. Cette œuvre audacieuse a été réalisée par le second empereur sassanide, Shapur, au milieu du IIIe siècle apr. J.-C. La présence de prisonniers romains sur le chantier du barrage, dont l'empereur Valérien lui-même, est évoquée par une source perse du XIIe siècle. Elle indique aussi que le constructeur de Shâdorvân serait l'ingénieur et architecte d'origine romaine Andimeshk. Une influence du génie civil romain semble attestée par certains aspects du système hydraulique alors mis en place. Il est également vraisemblable que les travaux hydrauliques de Petra, par les Nabatéens au Ier siècle apr. J.-C., aient influencé le projet de dérivation d'une rivière dans un site rocheux en utilisant un barrage et en perçant un tunnel. Complété par la prise d'eau monumentale Mizân, en amont de Shâdorvân, et le canal de Gargar, l'ensemble hydraulique alors refondé et amplifié est destiné à alimenter en eau la ville nouvelle de Tustar, plus tard dénommée Chouster ou Shushtar, et à irriguer la vaste plaine semi-désertique au sud, le long des derniers contreforts montagneux, pour une mise en valeur agricole systématique, notamment par la constitution de vergers. Les sources arabo-musulmanes attestent la réputation de l'ouvrage d'art de Shâdorvân, qualifié de Grand déversoir et de Merveille du monde. Bien qu'il n'y ait pas de trace explicite pour les périodes plus anciennes, il est permis de penser qu'il s'agit d'une tradition remontant aux origines perses de la construction. L'ouvrage et le système hydraulique associé ont marqué l'esprit des visiteurs au fil des siècles, jusqu'aux Européens au XIXe siècle. Durant la période islamique, les différentes dynasties de l'Iran ont entretenu avec soin le système hydraulique de Shushtar, comme un élément essentiel de l'aménagement du territoire. Ils ont fait d'importants travaux d'entretien et parfois des travaux complémentaires, comme les Safavides (1500-1700) puis les Qâdjârs (1779-1925), pour le pont barrage de Gargar ou le Grand déversoir de Shâdorvân. La zone des moulins, de son pont-barrage et des tunnels a été aménagée depuis la période des origines au moins jusqu'au XVe siècle, puis à nouveau aux XIXe et XXe siècles.